Le résuméEntre les murs de sa prison, Sienna compte les jours. Condamnée pour tentative de meurtre sur son fiancé, Antoine, elle ne tient que pour la vengeance. Car Sienna n’est pas coupable. Elle est la victime qui s’est défendue face à son bourreau et a choisi de vivre plutôt que de succomber sous les coups. C’est l’entourage d’Antoine, brillant neurochirurgien, qui a veillé à ce que ce soit elle qui finisse derrière les barreaux. Sienna a un plan, et dès que sa remise de peine sera accordée, elle fera payer Antoine. Mais la rencontre avec Hélios, son nouveau visiteur de prison, risque de mettre à mal ses projets. Entre désir de vengeance et espoir d’une nouvelle vie, le choix sera compliqué. Surtout qu’Hélios a lui aussi ses secrets à cacher… Histoire intégrale. |
Mon avis
Évacuons la forme d’abord. Parce qu’elle est excellente et qu’il n’y a pas grand-chose à dire. C’est extrêmement bien fait et bien construit, l’auteur à parfaitement charpenter son scénario. Au-delà de ça, je loue la qualité des recherches qui ont été réalisées pour l’écriture de ce livre. L’auteur a travaillé son sujet et en tant que lectrice j’en suis ravie. Enfin quelqu’un qui prend le temps d’asseoir sur une bibliographie sérieuse son roman ! Ce qui nous évite l’écueil des incohérences ou des situations rocambolesques. Merci Avril de respecter vos lecteurs !
Passons sur le fond. Je préciserai que ce que je vous livre est un ressenti totalement personnel, n’engageant que mes convictions et forgé uniquement sur la base de mes propres expériences dont la violence ne fait pas partie. Sienna me venger de lui traite du délicat sujet des femmes victimes de violences conjugales. Autant vous dire qu’avant même d’ouvrir le livre, je trouvais le sujet casse-gueule. Il allait falloir réussir le délicat numéro d’équilibriste qui consiste à ne pas tomber dans le pathétique tout en gardant une certaine véracité !
Si je devais qualifier la réussite de l’auteur je dirais « ne s’en sort pas trop mal ». Mais je crains que l’on atteigne sur ce type de sujet les limites de ce que la « romance » peut traiter. Je m’explique. J’ai pendant tout le temps de ma lecture navigué entre des moments difficiles, fort bien écrits par ailleurs où on vit la douleur de Sienna et son désir de vengeance et des moments de pur romantisme (toujours très bien écrits), mais qui m’ont fait me demander si je n’étais pas atteinte de bipolarité ! Les deux histoires de Sienna ont le droit d’exister. Je comprends et ne juge pas la Sienna pleine de colère et d’aigreur, qui bloquée sur son ressentiment (totalement légitime !), refuse de passer outre et pense que son salut c’est sa vengeance. Et je comprends la Sienna qui veut vivre. Juste vivre ! Je dirais… Enfin vivre ! Mais…quand on a le cœur plein de vengeance, on n’a pas la place pour aimer… Je pense que si en deux livres, Sienna avait d’abord fait son travail de résilience et ensuite s’était donné le droit au bonheur, j’aurais eu le livre parfait.
Mais la perfection n’est pas de ce monde…et je pense qu’Avril Rose a fait un très bon travail. Elle a eu l’audace de s’attaquer à un vrai sujet , de le traiter avec humanité et une certaine humilité. Elle nous fait comprendre qu’échapper à un conjoint violent n’est pas aussi facile que « putain, mais barre-toi ! ». Elle l’écrit avec simplicité et pudeur. Et suffisamment bien pour que je souhaite que ce livre se retrouve dans le plus de mains possible. Parce qu’il n'est peut-être pas parfait (et qui peut prétendre l’être ?) , mais il a le mérite d’exister et d’exister de manière légitime. Sans Jugement. Sans caricature. Et avec honnêteté.
Gaïa